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La séance d'entraînement était programmée à 11 heures, hier matin, au camp des Loges, après le naufrage face à Chelsea (0-3) en Ligue des champions. Mais Vahid Halilhodzic a convoqué Pierre-Fanfan et Pauleta et a provoqué une réunion entre les joueurs afin qu'ils se disent leurs vérités :
A 11 h 15, l'ensemble du groupe parisien s'est donc enfermé, sans Halilhodzic, dans une salle du centre d'entraînement.
Les discussions ont duré plus d'une heure et demie dans une « ambiance tendue mais correcte », selon l'un des protagonistes.
Nous sommes en mesure de vous dévoiler le contenu de cette réunion.
Objectif : aplanir les conflits entre joueurs et tenter de sauver une saison déjà bien mal engagée.
La matinée s'est poursuivie par un footing. Sauf pour Pauleta et Pierre-Fanfan, qui se sont entretenus avec Francis Graille, venu demander à son groupe de prendre ses responsabilités. Mais la situation est réellement très délicate...
C'est l'heure du grand déballage. Il y aurait des clans dans l'équipe. A tour de rôle, plusieurs joueurs ont pris la parole, hier lors de la réunion, principalement Pierre-Fanfan et Pauleta. Le capitaine a demandé à ses partenaires ce qu'ils pensaient de la situation actuelle.
Il s'est aussi ému de l'altercation entre M'Bami et Rothen, la veille, durant le match contre Chelsea. Mardi, après avoir glissé et perdu un ballon, l'ancien Monégasque a lâché : « Ils sont où, les milieux ? » Une réflexion très mal acceptée par son partenaire camerounais. Au point que les deux hommes ont failli en venir aux mains, sur le coup franc à l'origine du troisième but de Chelsea...
Mendy et Ljuboja ont, eux aussi, eu quelques mots, mardi soir. Le second reprochant au premier de ne pas lui avoir donné un ballon. Ces deux altercations sont symptomatiques. Il semble en effet que le groupe soit divisé entre plusieurs petits clans, que certains préfèrent diplomatiquement nommer des « affinités ».
Plus généralement, les joueurs ont dit vouloir « arrêter de jouer les hypocrites entre eux » et éviter de « se tailler par-derrière ». Ils ont aussi reconnu faire preuve de « suffisance » depuis le début de saison. Un joueur a souligné la nécessité d'union entre tous alors que, jusque-là, c'était « chacun pour soi ».
Une absence de cohésion fatale à l'équipe et bien loin de la solidarité affichée et revendiquée la saison dernière. A ce propos, Ogbeche aurait aimé être davantage soutenu quand il s'est fait remuer, à la mi-temps, par Halilhodzic, pour ne pas être resté sur la ligne de son but sur le but de Terry, bravant les consignes. Jérôme Alonzo a conclu la réunion en lançant : « Tout ceci ne servira à rien si, sous la douche, on taille ce que l'un ou l'autre a pu dire. »
Les problèmes de communication sont permanents. Beaucoup moins dur avec ses joueurs que la saison dernière à la même époque, le message de Vahid Halilhodzic n'en demeure pas moins mal compris par certains. Depuis le début de saison, le manager parisien a déjà eu des divergences avec Edouard Cissé et Jérôme Rothen, mécontents des propos du coach à leur égard. Son autoritarisme, ses debriefings musclés et ses provocations choquent certains de ses interlocuteurs.
D'autant qu'Halilhodzic ne fait pas de différence dans ses discours entre un néo-professionnel et un joueur d'expérience. Les lendemains de match, il a l'habitude de réunir ses joueurs et de leur adresser collectivement et individuellement des reproches, comme Raymond Domenech avec les Bleus. Il ponctue ses remarques par des « Avez-vous des questions ? ». Les nouveaux venus se sont prêtés au jeu mais, le plus souvent, le manager leur renvoie leur question comme un boomerang et leur adresse alors de vives critiques.
Les non-dits se multiplient, les frustrations également, alors que le coach refuse toute évolution tactique. Les causeries d'avant-match sont jugées bien trop longues et finissent par ennuyer les joueurs. Avant Saint-Etienne, Halilhodzic s'est exprimé plus d'une heure, prévenant Armand du « danger » représenté par Pascal Feindouno.
Au final, les joueurs espèrent que leur réunion d'hier sera constructive. Ils se sont promis de ne pas prendre de but contre Monaco, dimanche.
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